Thursday, 4 September 2014

Le Café Militaire, par Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806)



Decoration of the Café Militaire (Military Café)

Founded in 1762, the Café Militaire (Military Café), which was reserved for officers as was customary in all garrison towns, was located on the ground floor of a block built in 1761 on Rue Saint-Honoré and decorated in the Grecian style. The building was destroyed in 1855 during work on Rue de Rivoli carried out under Napoleon III and Haussmann. The decorations were brought to the Carnavalet Museum. Basking in praise from the press, Ledoux successfully signed off his first work: “In this Capital there is a café with noble new decorative details that are causing quite a stir. This is the Café Militaire (Military Café), Rue Saint-Honoré. (…) Everything there is rich, grand and simple, and exudes beautiful, wholesome antiquity. Mr Ledoux, who designed and executed this decoration, is displaying the rarest of talents…” Elie Fréron, L’année littéraire (The Literary Year) (1762).



The decoration of the Café Militaire (Military Café) combines the classic vocabulary of ordered architecture with decorative forms that “speak” on the theme of the warrior’s rest. The inner space of the café is made up of twelve columns with pike and laurel patterns topped with winged helmets, alternating with wainscoting adorned with trophies of arms and mirrors.



Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806).



Musée Carnavalet - Histoire de Paris
1762
BO 121 / 1 à 4

La mode des cafés se répand avec celle de la boisson du même nom à la fin du XVIIe siècle. Le premier établissement du genre, le Procope, ouvre rue de l'Ancienne-Comédie, en 1675. Ces " maisons de café " se multiplient au XVIIIe siècle. On y goûte - pour les hommes du moins - une liberté toute nouvelle : celle de se réunir, hors d'un cadre familial ou social bien défini, pour le seul plaisir de discuter, de refaire le monde.
Élevé en 1762, au rez-de-chaussée d'un immeuble de la rue Saint-Honoré (à l'emplacement actuel du Louvre des Antiquaires), le café militaire était réservé aux officiers. Son décor est l'une des premières commandes parisiennes de Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806). Ledoux qui commença sa carrière comme décorateur, se fit connaître comme architecte en travaillant pour la Du Barry, Louis XV, et les fermiers généraux.
La sobriété et la rigueur de cet espace évoquent, selon les mots même de Ledoux, " un campement militaire bien ordonné pour le repos des militaires après un combat victorieux ". Tout autour de la salle, les faisceaux de lances, liés par les feuilles du laurier de la victoire, forment douze colonnes triomphales qui rythment l'alternance des miroirs et des panneaux sculptés. Comme les casques et les chimères qui couronnent les faisceaux, le décor sculpté des lambris de hauteur est d'inspiration antique et guerrière : trophées d'armes, étendards, boucliers où grimacent des têtes de Méduse, couronnes de lauriers.
A l'opposé du foisonnement sinueux et délicat du rocaille, Ledoux compose un décor viril. Verticalité des faisceaux et des moulures, symétrie et simplicité des ornements témoignent de la nouvelle orientation du goût.
A partir des années 1750-1760, des théoriciens, des artistes refusent les formes contournées, " capricieuses ", au nom du retour à la beauté et à la grandeur antiques. Ce nouvel idéal esthétique que l'on appelle néo-classicisme triomphe sous Louis XVI. Des formes plus dépouillées et plus rigides s'imposent aussi bien en architecture, qu'en peinture ou dans les arts décoratifs.






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