L’hôtel de
Bourrienne
58 rue d’Hauteville
-
10e arrondissement
Habité par Mme
Hamelin, une célèbre « merveilleuse », l’hôtel de Bourrienne
conserve un ensemble unique de décors peints de style Directoire.
Commencé en 1787
pour le compte de Marie-Anne Ségard Préponnier de Bazin, ce petit
hôtel est acquis en 1792 par M. Lormier-Lagrave. Sa fille, Fortunée
Hamelin dite madame Hamelin (1776-1852), y habite et le fait décorer.
Amie de Joséphine de Beauharnais, créole comme elle, cette femme
d’esprit hors du commun lance les modes et incarne l’idéal de «
la merveilleuse ». Pleine de malice, très entreprenante avec les
hommes, elle est surnommée "le plus grand polisson de France".
Par son intelligence, elle séduit les personnages les plus important
de son temps : Talleyrand, Bonaparte, Chateaubriand, Victor Hugo.
En 1801, l’hôtel
est acheté par Louis-Antoine Fauvelet de Bourrienne (1769-1834). En
1785, Bourrienne s’est lié d’amitié avec le jeune Napoléon
Bonaparte, son condisciple à l’école militaire de Brienne ; il
lui restera fidèle jusqu’en 1814. Secrétaire et conseiller d’Etat
de Bonaparte sous le Consulat, Bourienne devient ministre
plénipotentiaire à Hambourg en 1805.
En 1886, Charles
Tulen de Berny, directeur de fonderie de caractères d’imprimerie,
fait l’acquisition de l’hôtel de Bourienne et installe ses
ateliers dans le jardin. Ses descendants entretiennent aujourd’hui
avec le plus grand soin cette demeure exceptionnelle.
L’hôtel est
construit de 1789 à 1798 par Célestin-Joseph Happe. La façade sur
le jardin est plus tardive : elle est réalisée en 1801 par
l’architecte Etienne-Chérubin Leconte. A l’intérieur, les
décors à l’antique illustrent magnifiquement le style Directoire
puis le style Consulat. Ils sont quasiment uniques dans Paris.
Les peintures
murales des salons sont inspirées de Pompei et Herculanum,
redécouvertes au milieu du XVIIIe siècle. Les éléments du
répertoire néo-classique se reconnaissent dans les décors :
figures drapées à l’antique, candélabres, vases, palmettes. La
pièce la plus singulière est la salle de bain avec son décor
étrusque ; elle annonce le soucis de confort qui va caractériser le
XIXe siècle.
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